samedi 25 juillet 2015

Pour Amélie - La chose que les femmes préfèrent !


Cet article est - en quelque sorte - la suite de celui intitulé "Geoffrey Chaucer" puisque j'y raconte à ma façon une des histoires dont il est l'auteur. Je rappelle que Chaucer est l'auteur des "Contes de Canterbury" et le tout premier écrivain anglais à avoir utilisé la langue de son pays pour écrire. Auparavant, on utilisait le latin.





La chose que les femmes préfèrent entre toutes 

Bonjour Amélie ! Quelques mois ont passé, mais je n’ai pas oublié que la dernière fois, je t’avais promis de te présenter une des histoires racontées par Geoffrey Chaucer dans son livre le plus célèbre « Les Contes de Canterbury »
C’est que j’ai beau aller et venir, m’occuper de plusieurs affaires, digresser, changer de sujet… malgré les apparences, je ne perds jamais le fil de mes idées. Selon que l’on voit le côté positif ou le côté négatif de la chose, on peut dire que je fais preuve de constance, ou que je suis obstinée. Mais après tout, chacun des traits de caractère d’une personne peut être une qualité ou un défaut selon l’usage qu’elle en fait.

Te souviens-tu de ce que je t’ai raconté de la vie de Geoffrey ? Revenons à son voyage en Italie. Il y avait rencontré  Giovanni Boccaccio – Boccace, en français – et ils avaient tous deux discuté littérature. Ils s’étaient d’autant mieux entendus qu’ils avaient des points communs.

Voici un portrait de l’ami italien de Chaucer.
Giovanni Boccaccio (1313 – 1375)
Il avait donc 27 ans de plus que Geoffrey !
Son père était aussi un homme d’affaires.
Il avait obligé Giovanni à étudier le business et le droit.
Mais Giovanni n’éprouvait aucun goût pour ces sujets.
Son meilleur ami était le célèbre poète Pétrarque.
Boccace est un grand prosateur et modèle de la « Nouvelle » en italien.

Une personnalité aimable et un tempérament plutôt joyeux, des goûts de bons vivants – qui se voyaient au premier coup d’œil parce qu’ils avaient tous deux tendance à l’embonpoint et portaient des vêtements amples – Ils étaient a priori bienveillants et dépourvus d’aigreur ou de jalousie, ce qui leur permettait d’avoir beaucoup d’amis et d’être unanimement appréciés, même par leurs collègues écrivains. Enfin, ils aimaient rire et faire rire. Au cours de leurs conversations, ils évoquèrent la possibilité d’écrire dans les langues de leurs pays respectifs : l’Italie et l’Angleterre. Cela semble bien naturel… aujourd’hui ! Mais à l’époque, cela ne l’était pas. La langue écrite était le latin.

Boccace écrivit le « Decameron ». Ce mot signifie « Dix Jours » en grec. Il  imagina que, pendant la Peste Noire de 1348 – un épisode terrible de l’histoire du XIV° siècle, au cours duquel presque la moitié de la population européenne mourut – un groupe de dix jeunes gens et jeunes filles s’enfuit de la ville de Florence pour échapper  à l’affreuse épidémie en se réfugiant dans une Résidence merveilleusement belle et agréable, hors d’atteinte du Mal, réellement paradisiaque, mais où, pour éviter de s’ennuyer, ils décidèrent de se raconter des histoires à tour de rôle pendant une dizaine de jours. Ces histoires sont fort drôles, mais certaines sont un peu coquines !

Son ami Geoffrey – qui est aussi le nôtre ! – imagina un scénario assez semblable en ce qu’il était également en rapport avec la vie de l’époque, mais moins dramatique. Le XIV° siècle appartient à une période de l’Histoire que l’on appelle le Moyen Age. Or, comme cette époque est tout de même très éloignée de notre époque contemporaine, il est difficile de s’en faire une idée exacte, et de nombreux clichés – ou idées toutes faites souvent fausses – circulent à son sujet. Entre autres : que les gens mouraient extrêmement jeunes, que personne ne recevait la moindre éducation, qu’il n’y avait que des brutes épaisses ou des paysans misérables, et que l’on vivait et mourait à l’endroit même de sa naissance ! Et même si j’exagère un peu, c’est tout de même l’idée. Or, des tas de gens vivaient jusqu’à un âge très avancé, étaient fort savants, pouvaient changer de condition, et surtout, voyageaient. Les pauvres usaient leurs souliers sur les chemins et les riches, les sabots de leurs chevaux ! Tous les prétextes étaient bons pour s’en aller de par le monde : défricher une nouvelle province, gagner une ville pour y suivre les cours d’un célèbre savant, partir à la guerre ou à la Croisade, ou tout simplement, faire un pèlerinage. Il y avait même des pèlerins professionnels – si je puis dire – des gens qui erraient sur les grands chemins, des années durant, allant d’un lieu saint à un autre. Je ne sais si leur vie spirituelle en était améliorée, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils échappaient aux contraintes de la vie sédentaire, y gagnaient une grande expérience et le respect de leurs contemporains. Car voyager, quel qu’en fût le motif, était chose dangereuse. Très dangereuse, même. On pouvait mourir à tout moment : de froid, de faim ou de fatigue. Se faire attaquer par des voleurs, rouer de coups, déshabiller tout nu et laisser inconscient dans une fondrière. En hiver, se faire manger par les loups ou les ours. Mourir gelé. Ou être capturé par des trafiquants et mis en esclavage. Ou….toutes sortes d’autres choses horribles qui pouvaient se produire. Mais cela ne dissuadait tout de même pas les gens de vouloir voyager ! Alors, que faisaient-ils pour réduire les risques ? Ils partaient en pèlerinage.

A Compostelle, Rome ou Jérusalem. Ou plus simplement dans quelque ville où il y avait un sanctuaire local avec un Saint célèbre. Alors, les pèlerins se réunissaient dans un endroit précis, formaient un groupe avec un chef de groupe – généralement quelqu’un qui connaissait la route pour avoir déjà fait le pèlerinage et qui avait de l’ascendant sur les autres – On prenait des bâtons pour s’aider à marcher, et on partait sur les chemins, allant d’étape en étape, de gîte en gîte, d’église en monastère….Mais on se parlait. On faisait connaissance. On s’entraidait si nécessaire. Bref, on nouait des relations avec les autres. Un peu comme aujourd’hui lorsque l’on choisit d’aller visiter un endroit difficile ou trop différent de tout ce que l’on connait, on prend un Tour Organisé. On fait confiance et on suit le guide. Le soir, à l’hôtel, on boit un verre et on discute avec ceux des voyageurs pour lesquels on éprouve de la sympathie. Parfois même, on devient amis.

A cette époque, en Angleterre, le sanctuaire le plus célèbre était celui de Thomas Becket à Canterbury. Thomas, après avoir été l’ami du Roi Henri II, avait été nommé Archevêque de Canterbury. C'est-à-dire le plus haut dignitaire de l’Eglise d’Angleterre, et, à ce titre, il s’était opposé au Roi. Ce dernier, furieux, l’avait fait assassiner sur les marches de son autel ! On raconte qu’on ne pouvait laver la flaque de sang dans la cathédrale…. Je ne sais si cela est vrai, mais cela prouve clairement à quel point Thomas était vénéré. Il fut très vite canonisé – ce qui veut dire reconnu pour Saint par les autorités romaines– et les miracles se multipliaient sur sa tombe.

Et voilà l’histoire.

Un groupe de pèlerins se réunit à Southwark. Aujourd’hui, cet endroit est un quartier de la grande ville de Londres. Ils sont tous très différents les uns des autres. Il y a entre autres un chevalier, un meunier, un juriste, un cuisiner, un professeur d’université, un moine…. je ne sais plus…et une bourgeoise de la ville de Bath. Celle-ci a été mariée cinq fois ! Mais elle est encore jeune et vaillante, belle et entreprenante, cossue et bien en chair. Et elle a du bagout !

Toutes ces personnes décident, avant de partir, de se raconter mutuellement une histoire, chaque soir à l’étape, après le dîner. C’est qu’ils partent très tôt le matin et marchent le plus vaillamment possible jusqu’au gîte prévu pour y arriver avant la nuit, car c’est le soir que sortent voleurs et bandits, comme les prédateurs dans le monde des animaux. Cela fait de longues soirées qu’il faut occuper… le plus agréablement possible !

                       


Deux pèlerins avec leur bâton de marche 
et

une noble dame partant pèleriner à cheval


Un soir, après avoir mangé une tourte aux rognons arrosée de quelques chopes d’ale, tout le monde se presse autour de la Bourgeoise de Bath, car à c’est son tour  de raconter une histoire. Elle s’essuie la bouche, garde sa chope à portée de la main, se cale bien dans son siège et commence.

L’histoire se passe à l’époque du Roi Arthur et de la Reine Guenièvre. Les Chevaliers de la Table ronde poursuivent la quête du Graal, mais lorsqu’ils restent à Camelot, ils vont à la chasse pour s’occuper, tout simplement !  Ils sont tous jeunes et vaillants et pleins de prouesse. Hélas, un jour, alors qu’il revient d’une battue dans la forêt, un jeune chevalier, apercevant au bord du chemin une très jeune et ravissante damoiselle, perd la tête et oublie son honneur. Au lieu d’user de courtoisie envers elle et de lui demander doucement si elle veut bien être sa mie, il se jette sur elle comme un insensé. La damoiselle, blessée et outrée d’un pareil procédé court se plaindre à la cour du roi. Arthur, entouré des barons de sa maison, de la reine et des dames de la cour, déclare que le chevalier est coupable et mérite la mort.

C’est alors que la reine intervient.
« Sire – dit-elle – loin de moi l’idée de contester  l’’excellence de votre jugement, mais puis-je vous demander une faveur ? »
« Certes, ma Dame » répond Arthur, connaissant la sagesse de son épouse.
« L’offensée étant une damoiselle de ma maison, je souhaiterais que vous m’accordiez, ainsi qu’à toutes mes dames, de statuer sur le cas de ce jeune chevalier »
« Qu’il en soit ainsi » dit Arthur.
Alors la reine fait approcher le chevalier et lui dit :
« Je vais vous poser une question. Si votre réponse est juste, vous serez gracié. Mais si elle n’est pas bonne, la sentence prononcée par le roi sera appliquée. Je vous donne une année et un  jour pour chercher la réponse »
Le jeune chevalier reprend espoir, pensant qu’il réussira à sauver sa tête.
« Quelle est la chose que les femmes préfèrent entre toutes ? »
Il n’en a aucune idée, mais s’incline devant la reine et ses dames, et s’en va chercher son cheval à l’écurie. Il s’élance sur les grands chemins, et à chaque personne qu’il rencontre, il pose la question.

« Quelle est la chose que les femmes préfèrent entre toutes ? »
Très vite, il s’aperçoit que personne n’en a la moindre idée parce que toutes les réponses qui lui sont données sont différentes.
Elles aiment l’argent pour s’acheter des parures et de belles robes.
Elles veulent avoir des enfants.
Elles souhaitent être admirées pour leurs capacités.
Elles pensent qu’elles méritent d’être libres et de diriger les affaires.
Elles désirent être aimées.
Elles apprécient d’être gâtées et que l’on soit à leurs pieds.
Elles…..
Elles…..
Il lui semble parfois que chacun lui fait part des souhaits de sa propre épouse sans faire aucunement cas de la façon dont la question a été posée par la reine. Il lui faut trouver une seule réponse. Il n’y a qu’une seule chose que les femmes préfèrent à toutes. Mais quelle peut-elle donc être ?

Le jeune  chevalier parcourt tout le royaume en vain. Cela fait une année complète qu’il  va par les chemins, de plus en plus désespéré et épuisé. Le dernier soir, la veille du jour où il doit se présenter devant la reine et ses dames pour être jugé une seconde fois, il est à bout. Il arrive dans une clairière et se laisse glisser de son cheval. Il s’écroule dans l’herbe et se met à pleurer. Demain, il lui faudra avouer qu’il n’a pas la réponse à la question et il mourra. Ah ! Comme il regrette ses gestes de violence……

C’est alors qu’une vieille femme s’approche de lui.
« Pourquoi pleures-tu, jeune chevalier ? demande-t-elle. Puis-je faire quelque chose pour toi ? »
Il relève la tête et la regarde. Comme elle est âgée, elle est ridée, ses cheveux sont tout gris et la peau de ses mains toute rêche. De plus elle est pauvrement vêtue d’une grossière chemise et d’un surcot de laine usé, et elle porte des sabots crottés. Néanmoins, elle lui sourit, et – bien qu’il se dise qu’il est tout à fait impossible qu’une telle créature puisse l’aider, il lui explique son problème parce qu’il est totalement désespéré. Elle l’écoute avec gentillesse.
« Moi, dit-elle, je connais la réponse et je peux te la dire. Mais en échange, je te demande de m’accorder la faveur que je te demanderai, quelle qu’elle soit »
« Oh ! Bonne Dame – s’exclame le jeune chevalier – s’il en est ainsi, je jure sur mon honneur de chevalier de vous accorder cette faveur quand vous voudrez. Dites-moi quelle est la réponse que je cherche depuis si longtemps »
Alors, elle la lui murmure à l’oreille……
Après un moment de réflexion, il comprend qu’elle a raison et peut enfin dormir tranquille ce dernier soir avant le jugement.

Le lendemain au lever du soleil, le jeune chevalier et la vieille femme s’en vont vers Camelot. La reine Guenièvre, assise sur une chaise haute, entourée de ses dames, préside la Cour de Justice.
« Alors, jeune homme, avez-vous la réponse à ma question ? »
« Oui, ma reine. Ce que les femmes préfèrent entre tout, c’est un mari obéissant »
Il se fait un grand silence. Toutes les dames ont l’air grave. Puis elles se concertent entre elles, elles ont de l’expérience et elles approuvent. Oui. C’est la bonne réponse. Il aura donc vie sauve.
Quel soulagement pour le jeune homme ! Il se relève et sourit à la reine…à la vie….à la vieille femme, qui lui rend son sourire.

« Maintenant que tu as été acquitté, Chevalier, tu dois tenir ta promesse »
« De quoi s’agit-il ? » demande la reine.
« C’est moi qui ai donné la bonne réponse à ce jeune homme. En échange de quoi il m’a promis, sur son honneur de chevalier, de m’accorder la faveur que je lui réclamerai, quelle qu’elle soit »
« Est-ce bien vrai ? » interroge Guenièvre.
« Oui, ma reine. C’est bien vrai »
« Alors, quelle est cette faveur ? »
La vieille femme se redresse, regarde le jeune homme bien en face, lui sourit et dit « Je veux qu’il m’épouse »
« Ahhhhh….Non…….Impossible……bredouille-t-il. Demandez-moi autre chose, je vous en prie. Je peux vous donner de l’argent, de beaux vêtements bien chauds, une petite maison pour vos vieux jours, des moutons….ou des oies ? Vous aimeriez peut-être des animaux ? » Il ne sait plus quoi inventer pour échapper à sa promesse. Pourtant il a juré sur son honneur de chevalier….
« Non. Non. Non. Insiste la vieille femme. Je vous demande de m’épouser ! »
« C’est justice –intervient la reine – Elle vous a sauvé la vie. Epousez la! »

Et voilà que l’on marie ce chevalier, jeune beau et noble, avec la vieille femme si laide, si pauvre et sortie de la forêt….. Pas d’invitations de lancées pour réunir une foule d’amis, pas de copieuse ripaille ni de joyeuse beuverie, pas de cadeaux disposés sur des présentoirs, et bien entendu, pas de danses au son des violes, des fifres et des tambourins…..

Voilà la vieille femme et le jeune chevalier côte à côte dans un grand lit. L’épouse sourit mais l’époux est tellement atterré de ce qui lui arrive qu’il s’en faut de peu qu’il ne pleure ! Inutile de préciser que le sommeil le fuit. Il se tourne et se retourne, prenant bien soin de ne pas s’approcher de sa femme. Il soupire à fendre l’âme. Il n’est pas d’homme plus malheureux que lui sur terre …
Alors, son épouse lui demande gentiment ce qui ne va pas.
« Mon cher époux, c’est le soir de nos noces. Ne devriez-vous pas m’embrasser, me cajoler, me prendre dans vos bras et m’aimer ? »
« Mais voyons ! - s’exclame-t-il – ce mariage que vous avez réclamé est contraire à la nature, à la raison et aux usages de la société toute entière… Vous êtes vieille et je suis jeune, vous êtes pauvre et je suis riche, vous sortez de la forêt alors que j’ai derrière moi toute une lignée de nobles ancêtres…..»
« Ah ! C’est donc cela qui vous tourmente ! Mais ce n’est pas grave ! Je vais vous expliquer comment il faut voir les choses. Tout d’abord, vous me reprochez d’être vieille et laide. Mais c’est un immense avantage pour vous, car ainsi, personne ne viendra me faire la cour derrière votre dos. Vous ne connaîtrez jamais les affres de la jalousie. Vous pourrez partir tranquille à la chasse, à la guerre ou au service du roi, sans vous demander si je vous suis fidèle ou non, puisque ma fidélité sera garantie par mon manque de charmes. Quant à l’âge, c’est aussi un avantage dont vous venez d’ailleurs de bénéficier  au plus haut point, puisqu’il apporte expérience et discernement et que grâce à ces qualités, je vous ai sauvé la vie.
Vous me reprochez d’être pauvre. Mais vous-même étant si fortuné, cela n’est pas bien grave. Et puis, lorsqu’on est pauvre, on ne craint ni les voleurs, ni les profiteurs, ni les hypocrites. Vos amis vous aiment pour vous et non pour votre argent. Vous gardez l’âme sereine et plaisez à Dieu !

Enfin, pourquoi vous plaignez-vous de ce que je viens de la forêt ? Les familles nobles se glorifient de leurs ancêtres, mais ils devraient plutôt se soucier d’accroitre leur valeur par des actions honorables, alors qu’on en voit souvent qui sombrent dans le meurtre, la félonie ou le mensonge. Mon cher époux, soyez raisonnable ! Préféreriez-vous avoir une jeune et ravissante épouse à laquelle tous les hommes feraient une cour pressante, ou moi, âgée et défraîchie, mais dévouée, aimante et fidèle ? »

De guerre lasse, le chevalier ferme les yeux et renonce à se tourmenter plus avant. Il s’abandonne à son destin et reconnait que son épouse a raison. Il se tourne vers elle et lui dit doucement, en mari obéissant :
« Ma chère et tendre épouse, qu’il en soit comme vous voulez. Venez ici que je vous embrasse »
Mais à tant parler, la nuit s’achève et le coq se met à chanter à tue-tête. Le jeune homme se lève, il repousse le rideau de lit et un rayon de soleil éclaire le visage de son épouse. Elle lui sourit tendrement…..elle est ravissante !


 

Samedi 28 février 2015
La Musardière 

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