samedi 11 janvier 2014

Les Portes du Ciel

Les deux dernières fois que j'ai proposé un texte à lire, il s'agissait d'extraits de mon livre "Professeur à Taïwan" qui raconte comment je suis arrivée dans la Belle Ile - Formose -  il y a de cela fort longtemps, et comment j'ai découvert la vie, la civilisation chinoise, et mon métier de professeur.

Mais comme je suis restée très longtemps dans mon pays d'adoption - si je puis dire - j'ai eu tout le temps d'y découvrir énormément de choses, de m'y faire des amis, et de vivre des évènements inoubliables. En tant qu'écrivain, je finis toujours par prendre ma plume - qu'il s'agisse d'un véritable stylo à encre ou d'un ordinateur - pour exprimer ce que je ressens.

C'est ainsi que j'ai écrit ce petit texte intitulé "Les Portes du Ciel".

Mais avant que vous vous mettiez à le lire, il me semble nécessaire de rappeler quelques données d'histoire contemporaine. Oh ! Rien à voir avec la politique, l'idéologie, la sociologie, ou même l'économie. Non. Un fait en relation directe avec ce que les savants appellent la "tectonique des plaques".

Qu'est-ce donc ? Le mot vient du grec et signifie "charpentier". Il s'agit de la "construction" de la surface de la terre, que l'on appelle "lithosphère". La tectonique des plaques est une théorie géodynamique qui explique les grands phénomènes géologiques tels que les orogénèses (la formation des montagnes) le volcanisme ou les séismes. La lithosphère est constituée de différentes plaques qui glissent sur le globe, se côtoient, et peuvent se pousser ou passer l'une sur l'autre. Bien entendu, je schématise beaucoup. 

Or, permettez-moi de vous poser une question. Très simple. Quelles sont les montagnes les plus hautes de cette planète ? Les Monts Himalaya, bien sûr ! Et pourquoi ? Parce que la plaque Inde est en train de pousser la plaque Chine vers le nord et passe petit à petit par dessus.... enfin.... à peu près. La progression normale est de 5 cm par an. Mais cela suffit à créer des changements et engendrer de nombreuses failles. Les bordures des plaques cassant sous la pression. 

Or, quelle est la province chinoise au contact de la plaque Inde ? La plus grande et la plus "mouvante" si je puis dire, car concernée au premier chef par cette tectonique des plaques, est le Sichuan. Sichuan signifie "Les Quatre Rivières". C'est une province très montagneuse, très difficile d'accès, surpeuplée (80,5 millions d'habitants). La capitale en est la gigantesque ville de Chengdu. Entourée de hautes montagnes et jouissant d'un climat particulier, nuageux, où fleurissent d'innombrables micro-climats, elle est très fertile et la cuisine du Sichuan est réputée pour être fort pimentée. Même à l'étranger son poivre parfumé est célèbre. Personnellement, j'en fais grosse consommation ! Naturellement il y a des ressources minières et des foules d'industries... Je propose au lecteur curieux d'aller lire les articles de Google ! 

Le 12 mai 2008, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,9 à 8,3 sur l'échelle de Richter se produisit. Le district de Wenchuan en était l'épicentre. Il fit 70.000 morts, 18.000 disparus et 374.000 blessés. Les destructions matérielles étant indescriptibles...sans parler des conséquences sociales, financières, écologiques, économiques, etc. Cette fois, la plaque indienne, dont fait partie de Plateau Tibétain, a avancé de 5 mètres !

Deuil national. Consternation générale. Terreur et pleurs.

Voici mon texte.

 



LES PORTES DU CIEL


“ … perhaps the spirit of Christ diffuses itself farther than we imagine ; and there are more saints than we have on our catalogue” Erasmus

Le ciel est d’un blanc laiteux, à perte de vue, sans horizon. Plus on s’éloigne des régions connues de l’homme, plus il prend un teinte rosée, et enfin, on voit qu’au loin, brille une immense lumière dorée. Mais il semble que l’endroit d’où elle émane s’éloigne au fur et à mesure que l’on croit s’en approcher.

C’est alors qu’une Grande Muraille crénelée se dresse devant le voyageur téméraire et plein de curiosité – ou d’espoir. Il est arrivé aux Portes du Ciel, et certes, ce n’est point là passage aisé à franchir. Ces portes monumentales sont flanquées de deux tours de garde. Elles sont de cèdre massif, renforcées de pentures - éléments métalliques - tout à fait comme l’étaient les portes des châteaux du Moyen Age. Toutefois, il n’y a pas de pont levis.
Sur un des côtés,  une petite poterne. C’est là que se tient le bon Saint Pierre. Certes, il a ses appartements privés dans une demeure en pierre de taille, juste derrière la Muraille crénelée. C’est là qu’il gère les listes de noms de tous les élus, sur son ordinateur central. Saint Pierre est déjà bien vieux. Sa barbe est longue et d’une blancheur de neige ; mais, quoi qu’ayant conservé sa bonne vue et l’esprit toujours  vif, il n’aime guère se pencher sur cet écran. Par affection pour lui, le Seigneur lui a envoyé quelques anges informaticiens pour l’aider à gérer ses dossiers.

Aujourd’hui, il est assis au soleil près de la petite poterne et, pensif, il caresse sa belle barbe. Que peut-il bien se passer sur terre ? Heureusement, les anges militaires, sur les tours de garde, veillent en permanence et scrutent l’horizon. Il s’en remet à eux pour le prévenir en cas d’arrivée massive et inopinée d’élus qui auraient quitté la terre pour ce monde meilleur, chassés par les guerres incessantes et les crimes innombrables commis chaque jour ; ou plus simplement, arrivés au terme de leur terrestre voyage.

Saint Pierre rêve un peu. Il se laisse même aller à se demander si la Lac de Tibériade existe toujours ou si la folie des hommes l’a détruit, comblé, pollué – comme on dit aujourd’hui – C’est son seul regret, jeter le filet et le tirer doucement en sentant le poids des poissons qui frétillent …

Ah ! Mais ! Qui ose penser que le poste de Gardien Chef des Portes du Ciel est une sine cure pour vieux pêcheur retraité ? Voilà l’ange commandant la garnison des tours de garde qui descend de son poste d’observation pour l’avertir personnellement qu’il se passe quelque chose de très étrange. « Vénérable Saint Pierre – dit le Commandant, visiblement alarmé – je vous prie de monter à la tour avec moi »  Et, respectueusement, il lui offre son bras.

Arrivés au sommet, le vieillard et l’officier céleste, plissant les yeux pour mieux y voir, devinent quelque chose qui ressemble à une immense vague, nimbée d’un halo de poussière scintillante, et émettant une sorte de grondement indéfinissable …

« Qu’est-ce donc ? Mais qu’est-ce donc, Seigneur ? » pense Saint Pierre. En un instant, ses souvenirs défilent, ses innombrables souvenirs, car il occupe le poste depuis près de deux mille ans et son expérience est immense ! Mais il n’a jamais rien vu ni rien entendu de semblable, et ne sait plus … à quel saint se vouer !

Il jette prudemment un coup d’œil en biais au Commandant céleste, si grand, si fort, si intelligent, et s’aperçoit que lui aussi, a l’air fort préoccupé. Fascinés, ils restent là, tous les deux, un bon moment. La vague progresse et le grondement augmente. Pierre se dit que, dans une autre vie, il avait vu des caravanes arriver de régions lointaines – il ne savait lesquelles – dans sa province de Galilée, et qu’il y avait peut-être quelques similitudes …

Le Commandant céleste ne bougeait pas, se contentant de froncer légèrement les sourcils. Enfin, ils commencèrent à voir un peu mieux de quoi il s’agissait. Et là, leurs yeux s’agrandirent d’étonnement et leurs bouches s’entrouvrirent.

C’était une foule immense, une foule énorme, une foule innombrable. Elle avançait lentement, péniblement. Des hommes comme Pierre n’en avait jamais vus. De petites tailles en moyenne, imberbes, au teint de bronze. Il y avait là des gens de tous les âges, vieillards à barbichettes aussi blanches que l’était sa belle barbe bouclée, et enfançons que leurs mères maintenaient sur leurs dos à l’aide de tissus brodés. Des hommes, des femmes, des enfants, beaucoup d’enfants …

Ils portaient des vêtements extravagants : robes bleues ou grises longues et larges, pantalons dont ils avaient roulé le bas, jupes plissées faites d’un tissu souple et brillant, vestes brodées, sarraus, culottes courtes … Il y en avait même qui avaient conservé des pièces d’armures d’époques révolues. Presque tous étaient coiffés de chapeaux aux formes aussi variées qu’étranges : turbans enroulés autour de la tête, bonnets flanqués d’ailettes sur les côtés, petits chapeaux brodés, cônes de paille … Quant aux jeunes gens vêtus de jeans – ça, il avait l’habitude depuis quelques décennies – ils avaient arrangé leurs cheveux de mille façons plus étonnantes les unes que les autres.

Cette foule immense, cette foule énorme, cette foule innombrable, avançait lentement, péniblement. Ils portaient des blessés sur des brancards. Le sang rougissait les pansements crasseux. Tous étaient dans des états désespérés. Les familles ou les proches pleuraient, gémissaient, se prenaient mutuellement  à témoin de leur infortune. Ils étaient sales, affamés, épuisés. Ils avançaient vers les Portes du Ciel sans vraiment les voir.

Puis, ils les virent.

Ils virent la Muraille crénelée qui s’étendait à perte de vue de chaque côté des portes monumentales, et, comme un seul homme, tous s’arrêtèrent. Ils s’esclaffèrent, tapèrent sur l’épaule de leur plus proche voisin, et enfin, une grande clameur s’éleva, reprise par les millions et les millions. Soudain, ils avaient l’air heureux, l’air de ceux qui ont enfin trouvé l’objet d’une quête épuisante. Et ils s’élancèrent vers les Portes du Ciel.

Saint Pierre sortit brutalement de sa contemplation et se retourna vers le Commandant, mais celui-ci n’était plus là. En officier efficace et discipliné il avait déjà rendu compte à sa hiérarchie qui prenait les mesures appropriées. Un aréopage de généraux et de spécialistes de la gestion des crises arriva en un clin d’œil. Mais tous demeurèrent bouche bée devant cette foule immense, cette foule énorme, cette foule innombrable, qui s’efforçait d’atteindre au plus vite les Portes du Ciel, malgré leurs bagages, leurs bébés, leurs blessés… Mais qui pouvaient-ils donc bien être ?

Pendant ce temps, les anges informaticiens, récents adjoints de Saint Pierre, se penchaient fébrilement sur les ordinateurs célestes. En adjoints zélés, auxquels il n’est point besoin de donner des ordres, ils vérifiaient les listes de noms des élus et les derniers évènements de l’actualité terrestre. Mais non ! Pas la moindre liste de baptisés en partance pour le Paradis !

Les anges communiquent entre eux par transmission de pensée – moyen bien commode, qui ne nécessite aucun vecteur particulier. Ainsi donc, en moins d’un instant, la rumeur d’un évènement absolument exceptionnel se produisant aux Portes du Ciel, parvint à l’Archange Michel en personne, le Général en Chef des troupes célestes.

Et Michel s’en fut se prosterner aux pieds du Seigneur du Ciel, car son cœur lui disait qu’il ne s’agissait point là d’engager une bataille. En effet, le Seigneur lui sourit, heureux de voir son fidèle général, à la fois si beau dans son armure du XV° siècle, et si prévenant. Sa brillante intelligence lui avait dicté la conduite appropriée : faire confiance au Créateur. Et maintenant, il se tenait respectueusement devant Lui pour Lui faire escorte jusqu’aux Portes de Son Royaume.

C’est ainsi que le Seigneur arriva en vue des Portes de Sa Cité Céleste, ayant à sa droite Michel suivi de ses anges, et à sa gauche, ses conseillers diplomatiques, venus d’eux-mêmes, au cas où Il aurait besoin d’eux. Il s’arrêta et d’un petit geste de  la main, fit comprendre aux gardes qu’Il voulait que l’on ouvre les Portes en grand.

Ce fut une belle bousculade ! Cette foule immense, cette foule énorme, cette foule innombrable fit son entrée dans l’avant-cour de la Cité Céleste. Cela prit un bon moment, mais ils entrèrent tous, jusqu’au dernier. Enfin, ils purent poser les brancards qu’ils portaient avec de plus en plus de difficulté ; faire asseoir les blessés et les vieillards qu’ils avaient soutenus durant cette longue marche ; laisser tomber leurs sacs qui contenaient encore quelques hardes ou parfois des outils. Mais plus aucune provision de bouche. Les moins épuisés relevèrent leurs chapeaux pour s’éponger le front d’un revers de main, et jeter autour d’eux un coup d’œil à la fois prudent et effaré.

Et le Seigneur regarda tous ses enfants chinois avec compassion et tendresse. Enfin, ils osèrent relever la tête et diriger leurs yeux vers Celui qui leur avait fait ouvrir les portes de cette Grande Muraille et leur offrait un havre de paix. Leurs cœurs se remplirent d’espoir et de foi : ils étaient arrivés au port qu’ils avaient toujours cherché, sans même le savoir.

Alors, ils recouvrirent force et santé. Les blessés cessèrent de souffrir ; les vieillards se sentirent des ailes aux pieds ; et les petits enfants se mirent à rire. Tous comprirent instinctivement qu’une vie nouvelle commençait pour eux et qu’elle serait bien différente de celle qu’ils avaient connue sur terre.

Toutefois, ils n’étaient pas encore complètement détachés des cette vie terrestre qui avait été si dure, et parfois si dramatique, mais à laquelle ils étaient tout de même farouchement attachés. Le Seigneur du Ciel le savait bien.

Il s’approcha d’une petite fille qui serrait encore un sachet de plastique que sa maman lui avait donné à porter, et au fond duquel il restait trois grains de riz. Le Seigneur lui tendit une main, et, mise en confiance par Son sourire, la fillette lui remit le sachet. Puis le Seigneur se retourna et dit à ses conseillers diplomatiques qui le regardaient sans comprendre : « Allez chercher chaudrons, gamelles et woks. Prenez tout ce que vous trouverez »

Les conseillers se précipitèrent vers les entrepôts où l’on rangeait tout ce que les gens simples apportaient avec eux, croyant qu’ils en auraient besoin au Paradis. Ils revinrent lourdement chargés, suivis d’une immense troupe d’anges porteurs pour les aider. Et le Seigneur commença à verser les quelques grains de riz dans un antique chaudron. Les grains tombèrent en pluie, faisant ce petit bruit familier et, oh combien réconfortant, qui est la promesse d’un repas chaud. Et Il continua à verser, verser, verser jusqu’à ce que tous les récipients soient pleins, et que le parfum du riz que l’on fait cuire commence à monter dans toute l’avant-cour de la Cité Céleste.

C’est alors qu’un vieillard, originaire du Sichuan, se leva. Ses jambes, écrasées durant le tremblement de terre, mais guéries à présent, le portaient vaillamment droit vers le Seigneur. Toutefois, il s’arrêta à distance respectueuse, s’agenouilla, le cœur tout débordant de respect, de reconnaissance et d’espoir. Il inclina la tête très bas et éleva les deux mains en geste d’offrande. Il avait trouvé un minuscule piment sec au fond de sa poche.

C’est ainsi que le Seigneur, miséricordieux et compréhensif, offrit un bon repas de bienvenue à ses enfants chinois, après leur avoir fait ouvrir en grand les Portes du Ciel.



 La Grande Muraille
(Photo prise par l'auteur en 2001)







     

 

3 commentaires:

  1. La contrainte statique : L'écorce terrestre est constituée de plaques en mouvement. La contrainte dynamique : les contraintes dynamiques sont liées aux ondes sismiques émises par les tremblements de terre lié au champ magnétique dirigé alternativement vers le Nord et vers le Sud . Elles se propagent en déformant le sous-sol qui provoque un phénomène de coulissement responsable du tremblement de terre. Les séismes ne se produisent pas n'importe où mais uniquement le long des frontières entre les plaques.
    Mécanique : Extrait : Le succès de ce qu'on peut maintenant appeler, depuis les
    forages JOIDES, la théorie de F.J. Vine et D.H. Matthews a conduit à la formulation d'une hypothèse donnant une description cinématique de l'activité tectonique actuelle à la surface de la terre. Cette hypothèse, la tectonique des plaques, admet que les zones orogéniques, où se dissipe l'essentiel de l'énergie mécanique, sont les zones où des mouvements horizontaux différentiels entre plaques lithosphériques rigides se produisent. Le succès de l'hypothèse dépend du fait que les déformations asismiques à l'intérieur des plaques sont beaucoup plus faibles que les mouvements le long des zones sismiques. La rigidité des plaques
    permet donc de traiter de leur cinématique de manière rigoureuse ...
    L’orogenèse : l'ensemble des mécanismes de formation des montagnes ...
    Les plaques tectoniques ou plaques lithosphériques sont des fragments de la lithosphère qui résultent de son découpage à la manière d'un puzzle ...
    Extrait : Un séisme ou tremblement de terre se traduit en surface par des vibrations du sol. Il provient de la fracturation des roches en profondeur ; celle-ci est due à l’accumulation d’une grande énergie qui se libère, créant des failles, au moment où le seuil de rupture mécanique des roches est atteint. Les dégâts observés en surface sont fonction de l’amplitude, la fréquence et la durée des vibrations. On distingue les séismes : d’origine tectonique, les plus dévastateurs (secousses, raz-de-marée...), d’origine volcanique et d’origine humaine (remplissage de retenues de barrages, exploitation des sous-sols, explosions dans les carrières...)

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  2. Chère Amélie,
    Saint Pierre ! Il est dépassé par les évènements !
    Il a cette nécessité de s’organiser et de s’entourer de conseiller …
    Si je comprends bien, il est possible que mon métier s'éternise au paradis ?
    « Un aréopage de généraux et de spécialistes de la gestion des crises arriva en un clin d’œil. Mais tous demeurèrent bouche bée devant cette foule immense, cette foule énorme, cette foule innombrable, qui s’efforçait d’atteindre au plus vite les Portes du Ciel, malgré leurs bagages, leurs bébés, leurs blessés… »
    Mais qui pouvaient-ils donc bien être ?
    Et Saint Pierre qui est-il donc ?
    Une bonne organisation serait la clé du succès de toute entreprise (Au sens large).
    A partir de là, l’un des principes fondamentaux serait une parfaite maîtrise de ses propres moyens pour gérer les crises afin d’éviter de demeurer bouche bée, n’est ce pas ?
    Vaste sujet …
    Un havre de paix ! Le paradis bien mérité pour tous ces gens …
    Au fond, être Saint Pierre ? Il a le bon rôle … La parabole du bon Samaritain : … Il fait ouvrir en grand les Portes du Ciel …
    En attendant, le texte est magnifique !
    Mes amitiés Amélie !

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  3. magnifique, superbe noble
    Amélie je vous souhaite bon continuation

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